dimanche 10 août 2008

C'est dur d'être responsable

Il fait bientôt jour mais cela fait quelques heures que je suis éveillé,
ces premiers cycles de sommeil ayant fini par déclencher cette fois
le retour prématuré des douleurs sourdes dans les mollets,
tirants, brûlants comme s'ils étaient blessés,
et ce sacrum que je découvre posséder entre mes os de bassin
quand en partent ces éclairs nerveux vers le sol,
spasmes neuro-musculaires me faisant redouter redressement et station
verticale,
comme le vieillard arthritique que je serais devenu en quelques semaines,
alternant de guerre lasse pauses couchées en travers sur canapé
et tournées debout, à prier, à marcher dans le seul but de les apaiser.

Je ne souhaite à personne de vivre cela, mais je n'en suis pas révolté pour autant,
relativisant mon sort, dont j'ai accepté la responsabilité fondamentale
grâce à mes amis en Esprit et à la logique totale de la causalité individuelle,
seul rempart face à l'arbitraire et face à la facilité d'accuser l'autre, à la fuite, la lâcheté,
au-delà des causes intermédiaires et apparentes que sont
ce refus d'être opéré
ou cette très ancienne blessure au dos.

Souffrir en ce bas monde serait donc nécessaire pour changer,
comprendre la souffrance de l'autre, animal comme humain,
substituer une habitude à une autre,
se mettre à l'épreuve de ses choix, de ses propres convictions,
distinguer le futile de l'important,
et grandir en humilité.