Songeons qu'avant d'etre carnées,
nos chères protéines alimentaires sont végétales:
l'animal ne fabrique rien: comme nous,
il ne fait que soutirer l'énergie solaire
aux végétaux/minéraux.
Or, ici, plus l'on s'éloigne de la source,
plus le flot se tarit
et se charge en saloperies.
mardi 22 janvier 2008
Soleil vert
lundi 21 janvier 2008
Les Rivières Pourpres
Nous ne les voyons pas, mais elles coulent en permanence:
Imaginons que nous ayons à tuer par balle
ou égorger nous-mêmes
les animaux dont sont extraites les viscères et les carcasses dont
l'équarrissage nous donne nos pièces de boucherie quotidiennes!
N'y réfléchirions-nous pas à deux fois avant d'engloutir la bouchée?
Ce ne sont pas des tranches d'une "mère viande" sous perfusion
que l'on couperait à intervalles réguliers,
mais les organes d'êtres bien vivants, d'êtres sacrifiés par d'autres
au nom d'habitudes dont nous découvrons tous les jours la nocivité.
dimanche 13 janvier 2008
Au revoir, mon ami
Oui un ami très proche m'a quitté aujourd'hui,
après une semaine de souffrances aiguës.
Mon coeur est gros,
ma gorge serrée et mes yeux débordent
en dépit de masculins efforts.
Envie de saisir ces moments d'intense émotion
pour retenir la substance de ta présence
de crainte de ne pouvoir en restituer la justesse,
de peur de voir trop vite s'effilocher la trame de ces jours...
Un instant de séparation, d'inattention
hors d'une nuit blanche passée à le veiller,
à croire évidemment en son futur rétablissement
malgré des hurlements à vous vriller l'âme,
et il en profite pour filer! Trop tard pour courir:
son contact est déjà froid, ses lèvres glacées!
Mais ses membres encore souples le trahissent.
Un ami a la fidélité sans faille,
sinon celle d'une exclusivité souvent sans ménagements revendiquée,
laisse un coeur qui se juge coupable de n'avoir pu ni le protéger
ni l'accompagner à l'ultime instant.
Il ne maîtrisait aucun mot de français
mais en comprenait les grandes lignes
et savait, lui, se faire comprendre:
à son regard si perçant et à ses attitudes sans équivoque.
Une telle personnalité: patiente et surprenante de détermination,
et une telle noblesse dans le port, chaussettes blanches croisées.
Mais quelle impétuosité pour marquer son territoire,
quel empressement pour être de tous les bons plans,
de toutes les marques de tendresse.
Toujours présent, cherchant l'affect dans nos regards,
respectueux des règles mais à l'affût de la moindre faiblesse dans nos gestes,
prompt à exploiter la faille qui trahit la chose établie:
subtile imposition de sa volonté.
Mais il s'en trouvera toujours un
pour m'affirmer que tu n'avais ni émotions ni pensée,
comme naguère nos ancêtres noirs pas d'âme.
Tu chemines sans doute toujours à mes cotés, Junior,
comme au premier jour, perplexe aujourd'hui de ma tristesse.
Le Maître avait bien raison!
mercredi 9 janvier 2008
Le Divin
Diaboliser le plaisir lié au sexe
vouloir le rabaisser à sa fonction purement reproductrice
instituer la division en séparant strictement les genres
est la voie choisie par la majorité des pistes spirituelles,
et ceci dans l'espoir de pouvoir canaliser ce réservoir d'énergies vers le haut, le divin.
Ceci n'est pas sans risques et nous en connaissons les travers.
N'étouffe pas le dragon qui veut.
Mais la voie inverse, beaucoup plus rare et mal comprise, existe:
elle vise à fusionner les sexes pour réaliser Dieu,
mais est encore beaucoup plus étroite et périlleuse.
Ne dompte pas le dragon qui veut.
samedi 5 janvier 2008
Demos
Tous nos enjeux découlent de son explosion,
exponentielle et prévisible:
la population terrestre a quadruplé (1.6 à 6.5 milliards)
en un siècle.
Celui qui a conçu le premier couple
a heureusement dû en prévoir
les conséquences,
sur une sphère par définition limitée.
Et surtout les mesures à prendre.
Heureusement pour nous, au final.
jeudi 3 janvier 2008
Un cri dans la nuit,
un cri déchirant de détresse
un appel au coeur de maman
qui résonne si fort en moi
qu'il n'hésite pas un seul instant
à en chercher la source,
certain de sa nature
de petite boule d'amour
frissonnant dans la nuit,
la faim, le froid et l'abandon,
tremblant d'emblée
de ne point pouvoir la sauver,
la chérir et protéger à temps.
Enfin, il est là, le petit ange,
là où je ne l'aurais pas cherché
ni trouvé sans son guide,
là où il désespérait seul
et accepte d'un ronron si évident ma main aimante,
d'une tendresse si surprenante de confiance délibérée,
d'une langue rapant de gratitude mes doigts
de beurre engraissés,
qu'une larme y roule de bonheur.
mercredi 2 janvier 2008
Hédhonnisme
Rechercher le plaisir, la jouissance, est naturel...
La peine, la souffrance, la douleur étant plutôt le lot commun.
...mais est-ce une fin en soi?
Remarquons que ces sensations agréables sont plutôt, elles,
les conséquences de la satisfaction de notre désir d'aimer et d'être aimé,
et reconnu par nos pairs.