dimanche 13 janvier 2008

Au revoir, mon ami

Oui un ami très proche m'a quitté aujourd'hui,
après une semaine de souffrances aiguës.
Mon coeur est gros,
ma gorge serrée et mes yeux débordent
en dépit de masculins efforts.

Envie de saisir ces moments d'intense émotion
pour retenir la substance de ta présence
de crainte de ne pouvoir en restituer la justesse,
de peur de voir trop vite s'effilocher la trame de ces jours...

Un instant de séparation, d'inattention
hors d'une nuit blanche passée à le veiller,
à croire évidemment en son futur rétablissement
malgré des hurlements à vous vriller l'âme,
et il en profite pour filer! Trop tard pour courir:
son contact est déjà froid, ses lèvres glacées!
Mais ses membres encore souples le trahissent.

Un ami a la fidélité sans faille,
sinon celle d'une exclusivité souvent sans ménagements revendiquée,
laisse un coeur qui se juge coupable de n'avoir pu ni le protéger
ni l'accompagner à l'ultime instant.

Il ne maîtrisait aucun mot de français
mais en comprenait les grandes lignes
et savait, lui, se faire comprendre:
à son regard si perçant et à ses attitudes sans équivoque.

Une telle personnalité: patiente et surprenante de détermination,
et une telle noblesse dans le port, chaussettes blanches croisées.
Mais quelle impétuosité pour marquer son territoire,
quel empressement pour être de tous les bons plans,
de toutes les marques de tendresse.

Toujours présent, cherchant l'affect dans nos regards,
respectueux des règles mais à l'affût de la moindre faiblesse dans nos gestes,
prompt à exploiter la faille qui trahit la chose établie:
subtile imposition de sa volonté.

Mais il s'en trouvera toujours un
pour m'affirmer que tu n'avais ni émotions ni pensée,
comme naguère nos ancêtres noirs pas d'âme.

Tu chemines sans doute toujours à mes cotés, Junior,
comme au premier jour, perplexe aujourd'hui de ma tristesse.
Le Maître avait bien raison!



1 commentaires:

LAURE a dit…

Bonjour Maxime,

C'est triste mais beau, j'aime tant les chiens, nos compagnons fidèles et de garde, bon courage, gros bisous.
M.LAURE